Dans chaque étoile vit une fée. Cette dernière a le droit de descendre sur terre durant la journée, mais doit être impérativement de retour avant la nuit – c’est normal, elle doit faire briller son étoile - ou en cas de pluie. Voici qu’un jour une de ces belles visite le val d’Anniviers. Le paysage est tellement beau qu’elle marche, marche, marche… Fatiguée elle rencontre un bel Arole à l’écorce bien dodue. « Dis, est-ce que je peu faire une sieste contre ton tronc ? »
« Bienvenue » dit le résineux honoré. Pensez, une si jolie créature serrée tout contre lui. « Mais tu dois me réveiller si viennent les ténèbres ou une ondée. » « Pas de problème, mes branches sommitales surveillent le ciel.» Et voici la charmante qui s’endort, apaisée par les odeurs relaxantes du bois.
Les semaines passent, elle se sent si bien contre lui qu’elle vient presque tous les jours se ressourcer auprès du confortable tronc. L’arbre tombe éperdument amoureux de sa céleste visiteuse. Alors qu’il la contemple avec tendresse, il ne sent pas ses pives qui se referment, annonçant une imminente averse. Les premières gouttes tombent, la dormeuse s’éveille affolée. « Tu ne m’a pas réveillée ! » Elle s’enfuit dans les alpages, court pour essayer de rejoindre son étoile, mais trop tard. Le maître de la nature prend pitié d’elle et la transforme en Edelweiss.
C’est depuis ce jour là que l’arole, après avoir versé de grosses larmes de résine, monte, monte, monte la montagne pour retrouver sa belle Edelweiss perdue.
